Témoignages Anonymes

Rappel du premier message :

Je suis employée depuis plusieurs années dans un restaurant d’Ile de France, au sein de McDonald’s Ouest Parisien.
J’ai subi des faits de harcèlement moral et sexuel commis par un collègue qui a également harcelé au moins 3 autres salariées.
Nous avons été successivement victimes de différents types de harcèlement de la part d’un même collègue sur notre lieu de travail.
Parmi les comportements du harceleur, on peut constater du harcèlement moral, du harcèlement sexuel, des propos homophobes, des menaces ainsi que des insultes et des agressions physiques.
« Mon but est de faire pleurer les filles du McDo.» a-t-il déclaré fièrement, et ce, à de nombreuses reprises.
Pour ce qui est des deux premières victimes, des critiques et des moqueries ont été entendues à plusieurs reprises, telles que « Ah elle est là, la grosse, on va pouvoir s’amuser. » ou « On a l’autre victime pour ce soir. ».
Qui plus est, des propos homophobes ont été tenus devant plusieurs témoins : « Tu lèches bien les chattes. » ou « Fais gaffe, elle va te sauter dessus. » lorsque cette dernière discutait avec une femme.
Ce dernier nous attaquait par des commentaires vulgaires et nous dénigrait sans cesse, il jouait vicieusement avec ses victimes jusqu’à les mettre à bout et arriver à ses fins : « Elle pleure, c’est bon, on a gagné. » ou « Ah voilà la pleurnicheuse. ».
Une fois sa victime choisie, elle devenait sa proie.
L’une des victimes avait confié son mal-être et le comportement inapproprié de son collègue à la directrice.
Indifférente, cette dernière avait pris ces événements à la légère et sur le ton de la rigolade, elle protégeait toute personne appartenant à son clan, elle minimisait le déroulement des faits jusqu’à cacher les informations au siège pour éviter le licenciement du harceleur.
Toujours impuni de ses actes, se sentant intouchable, et n’ayant aucune réaction des supérieurs et principalement de la direction.
La banalisation de ses actes lui avait permis de profiter de cet état de fait pour continuer à sévir : « De toute façon, je ne risque rien, car la directrice ne fera rien. ».
Et ses actions devenaient de plus en plus violentes et régulières.
Concernant les deux victimes suivantes, il se permettait de tenir des propos à connotations sexuelles et avait une attitude très tactile avec elles : « C’est la mieux foutue, elle a de belles fesses. » ou « Tu as pris des fesses. ».
Non réceptives et non consentantes à ses remarques, il nous poussait à bout en nous dévalorisant, en nous jugeant et en passant son temps à nous lancer des piques : « Elle sert à rien, et si je veux, je la fais pleurer. ».
Pervers, il prend plaisir à rabaisser ses victimes avec une forme de sadisme.
Chaque fois qu’elles tentaient de se défendre, il répliquait en se montrant plus violent dans ses propos et dans ses actes.
Les tensions montaient régulièrement dans ces moments-là, il devenait même menaçant : « Je vais te gifler, sale grosse pute. » ou « Toi, je t’encule, continue, tu vas voir ce qu’il va t‘arriver. ».
Avec tentatives d’agression physique pour l’une; pour l’autre, il est allé jusqu’à jeter agressivement un sac rempli de sandwich sur elle.
Malgré tous ces cas et ces signalements auprès de la direction, aucune sanction n’a été prise; cet « intouchable » jouissait tout simplement de sa place privilégiée en raison du laxisme de la directrice à l’égard de son clan.
Étant marginalisées, les victimes n’ont reçu aucun soutien de la part des supérieurs.
Nous avons dû faire face à de la solitude et de l’isolement nous laissant ainsi dans leurs angoisses et souffrances.
Nous avons été obligées d’aller consulter les médecins et avons fait part de notre détresse à la médecine du travail et l’inspection du travail en espérant de l’aide, ces personnes extérieures sont intervenues afin de faire cesser cette situation traumatisante pour nous sur leur lieu de travail.
Et l’une d’entre nous a dû engager un avocat, afin de faire valoir ses droits.
Ce n’est qu’après toutes ces démarches que McDonald’s a fini par décider d’ouvrir une enquête interne, malgré le fait que plusieurs alertes avaient été lancées par les victimes, la première date de plus d’un an et demi ( fin 2018 ).
Cette enquête avait été menée avec comme médiateur une personne travaillant au siège du McDonald’s Ouest Parisien, et sans que les représentants du CSE n’en aient été informés. Sachant que le droit d’enquête constitue une des prérogatives du CSE.
Cette enquête informelle renforce l’impression d’opacité de la part du siège, et plus précisément, le patron du McDonald’s Ouest Parisien.
Ce n’est qu’en mars 2020 qu’on a appris que notre harceleur avait donné sa démission. Malgré ces faits accablants et inacceptables, aucune sanction n’a été donnée de la part du patron du McDonald’s Ouest Parisien.
J’ai aussi contacté le collectif McDroits, qui m’a immédiatement accueillie et soutenue, et qui mène des actions contre les discriminations à McDo.
À travers mon témoignage, je souhaite avant tout sensibiliser les personnes victimes ou non de harcèlement, ce cas étant très répandu, pouvant arriver à n’importe qui et dans toute sorte de milieux, d’entreprises, n’importe où. Mon but principal est d’encourager les victimes à faire entendre leurs voix et à sortir du silence, qu’elles sachent qu’elles peuvent faire valoir leurs droits et plaider leur cause.
Bien que ce phénomène de harcèlement existe, mon témoignage consiste à dénoncer en plus des actes de l’auteur des faits, les carences et le silence assourdissant de la direction du restaurant. Cette situation d’impunité et d’injustice face à des faits d’une telle gravité révèle une tolérance au harcèlement à McDonald’s.
Les personnes qui se reconnaissent dans mon témoignage et qui souhaitent faire valoir leurs droits tout en restant anonyme peuvent écrire à la page Collectif McDroits afin que nous puissions les aider et pour ne pas que nous restions seules et isolées dans notre mal-être.
Je veux qu’on commence à en parler afin de faire cesser ces agissements et forcer McDo France à être plus vigilant, c’est leur devoir.

Mon ancien patron s’est permis de regarder ma poitrine et d’envoyer une femme me faire la réflexion de mettre des soutien-gorge.